TREK DE L'ANNAPURNA + LAC TILICHO (PARTIE 1)

Cette fois-ci nous avons réservé des places assises (VIDEO). Sans trop de surprises le trajet a duré 9h00 au lieu de 6h00 comme prévu. Arrivés à Besi Sahar, nous décidons de prendre le bus jusqu'à Bhubule. Pour la première fois, nous voyageons sur le toit du bus. Moment assez cocasse et douloureux pour nos fesses. Nous rencontrons Emilie et Chloé, qui font le même trek (VIDEO). Au moment de défaire nos sacs ... c'est le drame. Julien a oublié son sac de couchage et les batteries de rechange pour l'appareil photos. Une bouteille d'eau s'est ouverte dans le sac à dos. Un tube de crème solaire s'est répandue dans celui d'Enora. Imaginez le tableau ! Plus tard nous retrouvons également notre ami Lionel et son acolyte Jean Remy. Pour la petite anecdote, nous avions hébergé Lionel une nuit sur notre balcon à Katmandou, car tous les hôtels étaient complets.

Jour 1 : Bhubule (840 m) – Chamje (1410 m) 7h00 +1145 m – 580 m

Aux aurores, nous apercevons, en toile de fond le Manaslu. Au top de notre forme, nous galopons à travers les rizières et les forêts, le long du Marsyangdi. En route, nous admirons les superbes cascades et distinguons quelques singes et même un crabe … si si on vous assure. Le soir, nous retrouvons Chloé et Émilie dans le même lodge. Cette journée s'est passée sans accrocs... avons nous conjuré le mauvais sort de la veille ?

       

        

   

Jour 2 : Chamje – Timang (2600 m) 7h30 + 1600 – 420 m

Réveil à 5h30, comme quasiment tous les jours durant le trek. Ascension très difficile pour atteindre le district de Manang. Nous croisons des Népalais qui portaient sur leur dos des énormes cylindres en acier, des tôles et même des poules. En fin de journée « Monsieur T'as mal où » fait son retour. La dernière heure fut très pénible pour Julien. On aurait dit qu'il avait une jambe en bois... impossible de plier la jambe. Son genou était bloqué. Très inquiétant pour la suite. Nous arrivons tant bien que mal dans une guest house. De là, nous avions une vue imprenable sur le Manaslu.

     

     

         

Jour 3 : Timang – Upper Pisang (3300 m) 7h00 + 1255 m – 510 m

Au lever Julien ne ressent plus de douleur au genou. La crème musculaire indienne fut efficace. Nous repartons donc de plus belle. Nous traversons le village de Koto où nous aurions dû bifurquer vers la spectaculaire vallée de Nar-Phu située près de la frontière Tibétaine. Malheureusement c'est une zone restreinte où il est obligatoire d'acquérir un permis à 90 $/p et d'être accompagné d'un guide choisi dans une agence. Hélas, ce n'est pas pas dans notre budget... la vue sur l'Annapurna II (7937 m) et l'Annapurna IV ( 7725 m) nous console un peu. Nous traversons une agréable vallée et découvrons le Pisang Peak (6091 m), le Himalchuli et le Ngadi Chuli. Nous apercevons pour la première fois l'impressionnante paroi rocheuse du Paungda Danda, témoin de l'érosion glaciaire. Nous arrivons à Upper Pisang, un village qui a su préserver son authenticité. Nous dégotons un premier lodge un peu glauque. Au bout de 5 min nous décidons de partir. Le cuistot complètement ivre, nous poursuit jusqu'à notre nouvelle guest house en nous insultant dans toutes les langues (sauf en français). Émilie et Chloé arrivées un peu après, ont eu le droit à la même scène. Nous passons une soirée enflammée devant une grille de mots croisés. Mais nous ne faisions pas le poids face à nos cruciverbistes.

            

       

       

Jour 4 : Upper Pisang – Khangsar (3700 m) 8h00 + 1300 m – 855 m

 

Nous partons encore plus tôt que d'habitude pour éviter notre cuistot fou. Après une épuisante ascension nous arrivons au village de Ghyaru, qui n'est pas encore corrompu par le tourisme. De la Gompa du village, nous avons une magnifique vue sur le Pisang Peak, le Chulu Est et le Chulu Ouest. Ensuite, la randonnée jusqu'au charmant village de Ngawal fut assez soft. 

      

       

       

        

Nous arrivons à Manang. Il est 12h00, nous décidons de faire le trail du lac Tilicho et de nous arrêter à Khangsar. Nous nous trompons de chemin une première fois. Mais cela nous permet d'apprécier la vue sur le lac. Nous empruntons un nouveau chemin qui lui aussi s'est avéré être une erreur. Nous finissons enfin par trouver le bon sentier et arrivons au village de Khangsar. Là, nous avons mangé nos meilleures pommes de terre … il est vrai qu'à la campagne les légumes sont succulents. Heureusement, pour le moment tous les lodges mettent à disposition des couettes … Julien n'est pas encore mort frigorifié.

        

          

         

       

Jour 5 : Khangsar – Camp de base du Tilicho (4100 m) 4h00 + 765 m – 385 m

 

La neige a fait son apparition. Nous sommes inquiets. Mais la gérante nous rassure sur l'état du sentier. Une nouvelle fois nous nous trompons de chemin. Cela nous oblige à faire demi tour. Le sentier pour rejoindre le camp de base était légèrement dangereux par endroit (VIDEO).

         

            

         

          

Mais la vue sur le Gangapurna (7454 m), le Tarka Kang surnommé le glacier dôme (7193 m) le Khangsar Kang dit le roc noir (7485 m) etait splendide. Nous faisons la connaissance d'Elisa et de Sylvain, un couple Belge qui fait un tour du monde, nous partageons avec eux des anecdotes de voyages. Le lendemain, nous allons découvrir le lac Tilicho. Nous sommes très impatients.

         

       

     

         

Jour 6 : BC Tilicho – Lac Tilicho (4920 m) – Shrikarka (4010 m) 7h00 + 1160 m – 1200 m

 

Le petit déjeuner était prévu à 6h30. A 7h15 toujours rien. Julien réclame plusieurs fois la commande … et constate que les groupes russes sont prioritaires. Pas étonnant ils sont très dispendieux. Voyant que notre petit dej n'arrivait pas, nous l'annulons. Nous payons notre dû et claquons la porte en rouspétant. En plus, la nuit dernière il a fallu batailler pour avoir une couverture pour que Julien ne meurt pas de froid. Nous partons donc le ventre vide jusqu'au lac Tilicho. Une ascension très difficile dans le froid. 

         

         

         

         

         

Enora était littéralement transie. Elle avait les mains complètement gelées, à tel point qu'elle ne pouvait même plus les utiliser. Mais quelle récompense, la découverte de ce magnifique lac turquoise devant le Tilicho Peak (7134 m)(VIDEO). Nous profitons du paysage et rebroussons chemin. La descente fut inévitablement douloureuse pour les genoux. Nous sommes heureux d'arriver à Shrikarka. N'ayant plus de chambres, nous finissons en dortoir avec Jeannot la mobylette, qui a ronflé toute la nuit.

           

         

         

           

 

Jour 7 : Shrikarka – Thorung Phedi (4500 m) 6h30 + 1085 m – 630 m

Nous partons une nouvelle fois le ventre vide, car les russes monopolisent le restaurant. Elisa et Sylvain, nous précèdent. Ils nous indiquent le chemin par des flèches au sol. Nous les retrouvons sur une crête et grâce à eux nous apercevons de nombreux animaux. Nous les soupçonnons de badigeonner le haut de leur sac avec du beurre de cacahuète. Nous arrivons difficilement à Yak Kharka, les jambes lourdes et sans énergie. Pour reprendre des forces nous mangeons des patates, arrosées de thé hyper sucré. Nous repartons très motivés en découvrant l'Annapurna III. La végétation plus rase, se raréfie au fur et à mesure de notre progression vers Thorung Phedi. A notre arrivée, tout le monde est un peu stressé et parano. Ces derniers jours, le mal des montagnes (MAM) a été la cause de plusieurs décès.

         

      

        

     

       

       

Jour 8 : Thorung Phedi – Thorung La (5416 m) – Jharkot (3500) 5h30 + 875 m – 1845 m

C'est le grand jour que tout le monde attend, car nous devons franchir le Thorung La à 5416 m. Nous sommes étonnés, car tout le monde se lève à 4h00 du matin pour franchir le col. Nous prenons notre p'tit dej à 5h30 et tout le monde est déjà parti en pleine nuit (VIDEO). Nous apprécions nos chapatis et notre thé dans le calme. Nous partons nous aussi à l'assaut du monstre, mais avec l'avantage de pouvoir admirer la vue. Cette fois ci Enora a opté pour les chaussettes en laine pour se protéger les mains du froid. Nous rattrapons quasiment tout le monde avant le sommet à 5416 m d'altitude. Nous retrouvons Ken rencontré à Katmandou, pour fêter l’événement, nous buvons un whisky de 15 ans d'âge, qu'il avait soigneusement apporté pour l'occasion.

         

       

       

          

Nous dévalons les 1600 m de dénivelé en courant. Technique qui permet de préserver les genoux. La vue sur la vallée aride de la Kali Gandaki était splendide. Celle ci nous rappelait le Ladakh. Sur le chemin nous évitons Muktinath, village affreux, envahi de touristes. Nous poursuivons jusqu'au paisible village de Jarkhot, en admirant les paysages transhimalayens quasi désertiques. Ken débarque dans notre hôtel, et nous trinquons à notre journée. 

          

         

        

        

PS : bientôt la suite de notre aventure dans les Annapurnas ...