Après ces 3 jours de transport, nous avons hâte de nous dégourdir les
jambes. Nous décidons de nous
arrêter à Emeishan pour effectuer une randonnée au mont Emei. Pour les bouddhistes, c'est l'une des 4 montagnes sacrées de Chine.
Nous débutons notre trek au temple de Wannian (1020 m), dans la
brume et dans le froid. D'entrée, des escaliers raides nous cassent
les jambes. Nous sommes quasiment seuls sur le parcours, la plupart des chinois visitent le temple puis s'en vont. Nous progressons
à un bon rythme … la brume est de plus en plus épaisse, et nous
commençons à apercevoir un peu de neige au fur et à mesure de
notre avancée. On nous propose des bâtons pour nous défendre
contre les singes, mais nous avons déjà ce qu'il nous faut, et des
crampons pour accrocher la glace … euh accrocher la glace ?!
C'est une arnaque ? Nous décidons de nous en passer, nous
verrons bien par la suite. Nous passons le temple Chu (1740 m) où un
petit groupe de chinois qui s'apprête à poursuivre l'escalade, nous
observent avec des yeux écarquillés.
Un peu plus loin, nous marchons dans la neige en direction du temple de Huayanding.
Mais à vrai dire, cela nous amuse et donne un peu plus de piment à
cette ascension. Un épais brouillard nous gâche la vue,
mais les arbres pétrifiés par le froid et cette neige épaisse nous offrent des
scènes surréalistes. A l'entrée du temple, il est
recommandé de faire attention aux chutes de neiges provenant du toit … cela a du se produire. Souvenez vous du film : les bronzés font du
ski !
Nous poursuivons, mais notre progression est de plus en
plus lente. Nous assurons nos pas au maximum. Sur des portions
descendantes Julien se permet même de faire du Ski (VIDEO) mais Enora
préfère la luge sur les fesses. Nous nous arrêtons dans un stand, prendre un petit un café pour nous réchauffer. Pour la première fois de la
journée, nous apercevons les fameux singes qui sèment la terreur
sur le site. La pauvre dame qui gère le stand, les
surveille, et pour les éloigner leur donne des coups de bâton. Un
couple de jeune chinois, essaie, naïvement de les approcher. Mais on dit malin comme un singe. Un des singes approche discrètement
par derrière et saute sur le dos du jeune homme et lui dérobe son
sac avec une dextérité impressionnante. Mais le couple
imprudent avait accroché un singe en peluche à l'arrière … fallait pas
l'exciter !!! Une fois le sac en sa possession, notre animal s'installe en
lieu sûr et il fouille délicatement à la recherche de
nourriture. Nous nous esclaffons discrètement en observant le singe
pickpocket. Les petits chinois nous demandent de l'aide, mais vu la
taille des crocs et n'ayant pas fait nos vaccins contre la rage, on
leur préconise d'attendre que le voleur poilu termine sa besogne.
Nous poursuivons notre trek dans un décor de plus en plus enneigé
et des escaliers de plus en plus glissants qui disparaissent sous
l'épaisse couche de neige, pour atteindre l'étang du bain des
éléphants (2070 m). D'autres singes ont élu domicile dans les
lieux. Ils sont moins agressifs, ils doivent être plus assidus aux
prières bouddhistes. Normalement, nous aurions du nous arrêter pour
y dormir, mais vu l'heure et le prix des chambres, nous préférons
continuer. Sur le trajet, une gargote attire notre attention. Sur une
table, des saucisses faites maison et des
minis babas fourrés à la viande, nous font saliver … une petite pause frugale
ne peut nuire à notre santé.
Avant d'arriver au palais Jieyin (2540 m),
la neige recommence à tomber, nous n'avions plus aucune visibilité.
Nous hésitons à terminer notre rando ici, car nous sommes tout
proche d'un arrêt de bus. Continuer jusqu’au sommet serait trop dangereux. Une chute pourrait être fatale. De plus, les prévisions météos
sont catastrophiques … Donc, retour au bercail pour une bonne douche
chaude et un repas typiquement du Sichuan.
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