Nous débarquons à Ispahan, ancienne
capitale de l'empire perse sous la dynastie des Safavides, en pleine
fête de Fatima. À cette occasion, les Iraniens ont 3 jours de
vacances. A cause de ces festivités chiites, nous mettrons 2 bonnes heures pour trouver une chambre à
un prix surévaluer. Nous filons
directement dans le quartier chrétien arménien de Jolfa pour manger
autre chose qu'un kebab. Nous sommes très surpris de trouver cette
communauté chrétienne ici. Au 17 èm
siècle, elle fut déportée lors de la campagne du Shah en Azerbaïdjan, celui-ci était en guerre contre
l'empire Ottoman. Le quartier nous paraît assez riche, de beaux
magasins ont fleuri au milieu des 13 églises du faubourg. La
cathédrale Vank, construite au 17 èm siècle, est la plus célèbre
du pays, malheureusement elle était fermée ce jour-là. Mais nous
sommes ici pour dégoter un bon restaurant. Nous en choisissons un au
hasard … et rien que d'y repenser, nous en salivons encore !!!
Nous commençons la visite d'Ispahan,
le joyau de l'ancienne perse dont la beauté de l'architecture de ses
monuments a fait fantasmer les explorateurs du monde entier. Nous
nous perdons dans le labyrinthe
du bazar-e Bosorg. L'activité marchande y est très intense et très diversifiée. L'endroit semble inchangé depuis des siècles. On y trouve les mêmes épices, les mêmes teintures artisanales et des poteries bleues, célèbres dans tout le pays. Autrefois, les caravanes venant de Chine, de l'Inde, de l'empire Ottoman, de Russie transitaient par Ispahan. Nous faisons un petit arrêt dans l'allée des oiseaux, où de pauvres petits poussins multicolores sont présentés.
du bazar-e Bosorg. L'activité marchande y est très intense et très diversifiée. L'endroit semble inchangé depuis des siècles. On y trouve les mêmes épices, les mêmes teintures artisanales et des poteries bleues, célèbres dans tout le pays. Autrefois, les caravanes venant de Chine, de l'Inde, de l'empire Ottoman, de Russie transitaient par Ispahan. Nous faisons un petit arrêt dans l'allée des oiseaux, où de pauvres petits poussins multicolores sont présentés.
Nous arrivons
enfin aux portes de la mosquée Jameh, accompagnés d'un ancien
professeur d'anglais qui s'est proposé de nous servir de guide.
Avant de pénétrer dans la mosquée, il nous fait remarquer un
détail sur les portes d'entrées des habitations. Chaque porte possède deux poignées, une est réservée aux femmes, l'autre aux hommes, c'est très subtile, suivant le bruit fait par la poignée, on devine le sexe du visiteur. La visite de la mosquée du
« vendredi » est très intéressante, notre guide
a une grande connaissance des lieux. Il nous explique le pourquoi
des décorations murales, la signification des calligraphies et des
sculptures qui racontent des passages du coran. La mosquée, la plus
grande d'Iran est le témoin de 800 ans d'histoire Islamique. Elle
est composée de 4 iwans (en forme de voûte) ouverts sur la cour, et en
son centre la fontaine aux ablutions. Nous sommes très impressionnés
par l'architecture des dômes. Chaque coupole en pierre est
différente. Une prouesse mathématique ! Mais la coupole Taj
al-Molk est la plus stupéfiante. Elle a résisté à plusieurs
tremblements de terre. Sa construction a atteint une perfection
rarement égalée, de part sa hauteur et sa géométrie. La finesse
des sculptures est étonnante, notamment celle du Mihrab, une niche
qui indique la direction de la Mecque. Nous sommes conquis par cette
visite !
Ensuite, direction un restaurant pour un petit thé
avant de quitter notre guide fort sympathique. Nous quittons le
bazar-e Bosorg par la porte Qeysarieh pour découvrir la fameuse
place Naqsh-e Jahan (place de l'Imam ou du Shah), qui serait une des
plus importantes places au monde après celle de Tian'anmen. Elle est
cernée par la mosquée Sheikh Lutfallah, le palais Ali Qapu et la
mosquée de l'Imam (mosquée du Shah). Ce site historique est classé
au patrimoine mondial de l'UNESCO. Au début du 17 ém, sous
l'impulsion du Shah Abbas, tous les pouvoirs du pays étaient
concentrés sur cette place. Le shah résidait dans le
palais Ali Qapu. Il avait choisi cette cité pour son emplacement
stratégique, à l'abri des envahisseurs Ottomans ou Ouzbeks mais surtout
parce que cette oasis noyée de verdure bénéficiait de la proximité de la rivière Zayandeh. Ce paysage idyllique et paradisiaque contrastait avec les étendues désertiques environnantes. Selon
certains spécialistes, Ispahan aurait été construite pour
ressembler aux cités du paradis mentionnées dans le Coran.
Autrefois, la ville
était très cosmopolite, car Ispahan était un lieu incontournable le long de la route de la soie. Des commerçants venant des 4 coins du monde s'installaient sur la place Naghsh-e Jahan. Les biens du Portugal à l'Empire du Milieu s'échangeaient. Des
mimes, des jongleurs, des marionnettistes, des acrobates divertissaient la population, et même des prostituées proposaient leurs faveurs. L'ambiance devait être incroyable ! Aujourd'hui ce n'est plus aussi
excitant, la modernité impose ses lois. Les deux mosquées ont quand
même gardé leur éclat d'antan. La mosquée du Shah ou de l'Imam,
la plus grande, destinée au grand public, est
considérée comme l'un des chefs-d’œuvre de l'architecture
persane. Les mosaïques bleues sont somptueuses, étincelantes. Mais encore une fois, des travaux de
rénovation nous gâchent le spectacle. La plus petite et la première
édifiée, la mosquée Sheikh Lutfullah, était destinée à la cour
royale. Les détails des mosaïques bleues sont sublimes. Le shah
avait même ordonné la construction d'un passage secret, allant du palais à
la mosquée, destiné aux dames de son harem.
Nous quittons ce joyau
architectural, pour rejoindre les jardins où sont construits les palais
Chehel Sotun et Hasht Behesht. Nous flânions d'un palais à l'autre lorsque deux jardiniers nous interpellent. Ils sont
très intrigués de nous voir ici. Le dialogue est difficile, mais
les sourires fusent … L'un d'entre eux, nous sort discrètement son
portable et nous montre une vidéo pirate … ils sont tout excités
et en même temps stressés que quelqu'un les dénonce … nous ne
comprenons pas tout de suite en quoi la vidéo était interdite. Au
début dans notre imaginaire mal placé, nous pensions voir une vidéo
porno … nous revisionnons, et là nous comprenons …
notre imaginaire n'était pas si mal placé, juste un peu décalé …
en faite, nous pouvions apercevoir les cheveux d'une jeune chanteuse non voilée … Un moment très cocasse pour terminer cette journée,
où nous avons pris plein les yeux. Le lendemain matin, nous devons rejoindre Tabriz, ville située au nord du pays. Normalement de nombreux bus sont disponibles dans la journée. Donc, nous prenons notre temps. Vers 11h00, nous arrivons au terminal des bus, et là c'est la
consternation, il n'y a pas de bus avant 18h00. Ce fut une
très longue journée !!! Cela nous a permis de rencontrer Hussein, un Iranien d'une soixantaine d'années, qui rêve
d'aller à Jérusalem et à Lhassa. Il nous explique, que plus jeune
il a pu voyager en Europe, car il travaillait pour une grande
entreprise française. Il nous fait part de sa tristesse, en prenant
bien soin que personne ne puisse l'entendre. La politique de son pays
et la stigmatisation des musulmans l'empêchaient de découvrir le
monde. Nous discutons près d'une heure avec lui de l'histoire des
différentes religions et prenons enfin notre bus pour Tabriz.
Salut Juju et Eno!
RépondreSupprimerQuel voyage (on vous envie). Si un jour vous êtes attirés par l'exotisme bruxellois, on vous reçoit avec grand plaisir. A bientôt (là ou ailleurs)
Olga et Poulou
Salut vous!Voilà à distance,un petit moment avec vous...Manifestement vous avez succombé aux charmes de l'Iran comme nous par le passé.Voir vos photos et les souvenirs sont là...J'attends la suite.Fred
RépondreSupprimer