RANGOON (YANGON) – PAYA SHWEDAGON

Nous débarquons au pays des milliers de pagodes, où les hommes portent des sarongs et chiquent du bétel (noix d'arec) ou fument des cheroots (cigares), où les femmes s'enduisent le visage de thanakha (écorce broyée) pour se maquiller et se protéger du soleil. La dictature militaire et le boycott exercé par l'occident ont enfermé le peuple birman pendant de nombreuses années. Le pays tend à s'ouvrir un peu plus, et récemment, avec la libération de Aung San Suu Kyi, mais la junte militaire dirige toujours le pays de manière très autoritaire. Cependant, quelques espoirs de changement et d'ouverture naissent. Si vous souhaitez découvrir les charmes de ce pays, la gentillesse de sa population, dépêchez vous avant que le tourisme de masse ne ternissent les relations. 

       

     

Pour le moment les habitants sont avides de contactes avec le monde extérieur, trop rares pour eux. Le processus est en route … des banques viennent d'ouvrir (VIDEO), Internet est accessible (mais désespérément lent), les jeunes suivent
la mode occidentale, les chinois achètent le pays en construisant des pipelines, d'immenses ponts et des routes sont construits et dernièrement l'Asie du Sud Est a confié les pouvoirs économiques de la région au Myanmar (Birmanie) pour l'année 2014 afin de prouver leur confiance au renouveau. En arrivant dans l'ancienne capitale déchue (2007) en faveur de Nay Pyi Taw au centre du pays, nous avons l'impression de nous retrouver dans une ville indienne. Nous assistons à un joyeux bordel au milieu de la circulation et subissons la pollution bien présente. Mais des « hello » et des sourires fusent à chaque coin de rue. Nous pouvons apercevoir les édifices décrépis du colonialisme Anglais témoignant du passé. Toutes les religions sont présentes, quelquefois de manière étonnante, les églises sont illuminées de façon délirantes et les Bouddhas sont entourés de lumières multicolores (version Las Vegas). Partout où nous nous trouvons, nous nous sentons en sécurité, et c'est un peu normal car pour un simple vol, la peine est de 5 ans de prison et de travaux forcés. 

         

       

Nous ne nous attardons pas trop à Yangon, qui à nos yeux n'a pas beaucoup d'intérêt. Mais nous visitons tout de même l'incontournable Paya Shwedagon. Le sanctuaire le plus sacré du pays pour les Bouddhistes Birmans, un lieu que chacun d'entre eux rêve de visiter au moins une fois dans sa vie. L'impressionnante stupa doré est vraiment éblouissante de jour comme de nuit. Hélas pour nous, elle était en travaux et un horrible échafaudage gâchait légèrement le spectacle. L'atmosphère qui s'y dégage est vraiment sereine, de nombreux moines et nones viennent s'y recueillir et méditer. Nous sommes conquis par le charme du lieu et son côté féerique.

        

     

             

              

Nous en profitons aussi pour nous balader sur le lac Kandawgyi, lieu de rendez vous des jeunes amoureux et pour apercevoir le curieux Karaweik, une copie d'une barque royale dorée. Les fabricants de peinture doré ont de beaux jours devant eux au Myanmar ! En picorant dans les différentes échoppes, nous apercevons la Paya Sule, une énorme stupa doré qui sert de rond point. Lors de cette journée, un habitant nous invite à nous asseoir dans une « maison du thé », lieu populaire où l'on discute beaucoup (comme les bistrots chez nous, mais ici la boisson n'est pas le vin, mais du thé). On dit même que la junte y poste des espions. Ce monsieur avait envie d'échanger sur nos différents modes de vie, et sur ses espoirs … en l’occurrence l'ouverture du pays sur le monde. Ce fut une agréable rencontre. Après la Thaïlande, nous sommes heureux de retrouver ce fameux dépaysement… vieilles voitures, installations sanitaires surprenantes, panneaux électriques d'un autre temps et des gens sincères et authentiques. Mais combien de temps cela va durer ? Vont ils réussir à préserver leur gentillesse, leurs traditions avec l'arrivée tonitruante de la modernité ?